Chapelle Saint-Sixte à Eygalières
Voici en photo la chapelle Saint-Sixte à Eygalières, située au massif des Alpilles dans le département des Bouches-du-Rhône. Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, avant l’année 2008, elle n’avait pas de cloche.
J‘ignore la raison pour laquelle elle ne l’avait plus et pourquoi avoir attendu des décennies pour enfin l’ajouter en 2008. Si quelqu’un peut me donner l’explication, je suis preneur.
A la sortie du village à 1 km à l’Est sur la D24B, se trouve notre petite perle située sur un tertre rocheux, solitaire et convoitée. Très connue, un symbole de la Provence, elle est très souvent croquée par les artistes peintres et photographes. En 2011, Daniel Auteuil qui a passé son enfance à Eygalières, tenait à ce que la Saint-Sixte soit dans son film de La fille du puisatier, œuvre de Marcel Pagnol.
On ne se lasse jamais de s’y arrêter. Un conseil : La chapelle Saint-Sixte est absolument à voir aux journées du patrimoine. Son intérieur est étonnant, la vue de ses bancs sur les collines est somptueuse et ses petites pièces anciennes pleines de charme. Une découverte même presque un secret.
Il est à regretter que l’on ne peut visiter l’intérieur, sauf aux heures d’ouverture des messes, car toutes ces petites chapelles isolées font malheureusement l’objet d’actes de vandalisme.
Construite à la place d’un ancien temple païen, elle fut mentionnée dès 1155 dans une bulle du pape Adrien IV comme une propriété de l’évêque d’Avignon. En avril 1222, elle fut transférée au domaine de l’abbaye de Mollégès. La cérémonie de passation s’accompagna, lit-on, d’une importante procession durant laquelle les moniales suivirent les nobles en grande pompe.
C‘est de ce jour-là que date un pèlerinage local traditionnel qui se pratique encore tous les mardis de Pâques. Le nom plus exact employé pour ce pèlerinage est « roumavage », c’est-à-dire « voyage à Rome ».
De la chapelle romane d’origine il ne reste plus que l’abside et l’arc triomphal orné de deux têtes de sangliers.
D‘importantes transformations ont été faites au XVlème siècle. Le porche fut ajouté au moment de la peste de 1629, pour servir de poste de garde alors que la chapelle servait de lazaret, c’est-à-dire d’infirmerie, pour contrôler la santé des voyageurs. L’ermitage attenant date de la même époque.
Le nom de Sixte pourrait se rapporter à trois personnages différents, qui furent papes (Sixte I, Il et III) aux premiers temps du christianisme. Il semble s’agir ici de Sixte Il, pape de 257 à 258 et contemporain de saint Laurent, patron d’Eygalières. Sixte Il fut martyrisé sous l’empereur Valérien.
Toujours est-il que chaque année à Eygalières, lors du « roumavage », la statue du saint est portée en procession depuis l’église paroissiale jusqu’à la chapelle. Ainsi depuis 1222, on demande au saint pape d’éviter la sécheresse et ses conséquences. Il faut dire qu’en ce lieu existait jadis une source, qui fut détournée pour alimenter la ville d’Arles, probablement par la IVème légion romaine.
La chapelle d’Eygalières
Sur la roche pelée, aride et désolée
Naquit une chapelle : un appel au secours
Pour extirper le mal horrible qui rongeait
Les âmes et les cœurs, toute vie alentour.
La statue de saint Sixte trônait dans l’oratoire
Qu’on avait fait jaillir pour terrasser la mort.
La campagne était blanche et le mal était noir
Qui corrompait , brûlait et lacérait les corps.
Bien que tout ait changé, la chapelle immuable
Est restée bien ancrée au sommet du rocher.
Sa rude silhouette est pour toujours semblable
A celle qu’on voyait au temps du roy René.
On n’y prie plus le Saint car le temps est passé
Où des pierres sacrées attiraient les fidèles.
Un peu lasse et penchée, et même un peu ridée,
Sous son vieux porche usé c’est une vieille belle.
Poème de Vette de Fonclare.